Une conférence ministérielle sur la transition énergétique et les minéraux critiques au SIREXE

Le Salon international des ressources extractives et énergétiques (SIREXE), prévu du 27 novembre au 2 décembre 2024 au Parc des expositions d’Abidjan, se positionne comme un événement de premier plan pour aborder les grands défis de l’Afrique dans les secteurs extractifs et énergétiques. La conférence ministérielle se concentrera sur deux thèmes majeurs : les minéraux critiques et la transition énergétique. Ces sujets, fondamentaux pour l’avenir du continent, visent à renforcer son rôle stratégique dans le paysage énergétique et économique mondial.

Les minéraux critiques : une opportunité et un défi pour l’Afrique

Au cœur des discussions de la conférence ministérielle, les minéraux critiques, tels que le lithium, le cobalt et le nickel, jouent un rôle essentiel dans la transition énergétique et numérique. Ces ressources sont indispensables au développement des technologies durables, notamment les batteries pour véhicules électriques et les systèmes avancés de stockage énergétique.

L’Afrique, riche de vastes réserves de ces matériaux stratégiques, occupe une place prépondérante dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Avec une demande de lithium projetée à tripler d’ici 2030, le continent est à la fois un levier pour répondre à ces besoins croissants et une zone de rivalité internationale.

Cependant, cette richesse minérale s’accompagne de défis majeurs. La dépendance aux capitaux étrangers limite le contrôle africain sur les chaînes de valeur, tandis que l’exploitation non régulée peut provoquer des dégâts environnementaux et sociaux, tels que la déforestation, la pollution et des conditions de travail précaires. Il est donc impératif pour les nations africaines de développer des politiques visant à garantir une gestion durable et éthique de ces ressources.

Transition énergétique : un catalyseur pour le développement inclusif

En parallèle, la transition énergétique, qui vise à réduire la dépendance aux énergies fossiles au profit des énergies renouvelables, représente un enjeu stratégique pour l’Afrique. Le second thème de la conférence ministérielle portant sur « Comment concilier la transition vers les énergies renouvelables avec le développement socio-économique de l’Afrique ? », reflète l’importance de ce défi.

Malgré une abondance de ressources naturelles, environ 600 millions de personnes en Afrique subsaharienne n’ont toujours pas accès à l’électricité, freinant ainsi leur développement socio-économique. La transition énergétique ne se limite pas à la lutte contre le changement climatique ; elle doit également répondre à des objectifs de justice sociale et de croissance inclusive.

L’Objectif de Développement Durable (ODD) 7, qui vise l’accès universel à une énergie propre et abordable, est crucial pour stimuler des secteurs vitaux tels que l’agriculture, la santé publique et les infrastructures. Une électrification accrue pourrait augmenter de 1 à 2 % le PIB par habitant, démontrant le potentiel économique de cette transition.

Des conférenciers de renom et experts mondiaux sont attendus à Abidjan pour la conférence ministérielle. Il s’agit notamment de Alex Benkenstein, responsable du programme sur le climat et les ressources naturelles de l'Institut sud-africain des affaires internationales (SAIIA) ; de William Davis, consultant indépendant qui a conseillé des gouvernements en Afrique, en Europe, en Amérique latine et en Asie sur la gestion des chaînes d'approvisionnement des minéraux critiques ; Christian-Géraud Neema, expert, chercheur, éditeur, consultant et analyste en matière de gouvernance des ressources naturelles et de relations sino-africaines et Daniel Kaufman, chercheur non résident au BROOKING INSTITUTE.

Plusieurs ministres africains en charge des mines, du pétrole et de l’énergie participeront à cette conférence inaugurale. Placé sous le thème « Développement durable des industries extractives et énergétiques : quelle politique et stratégie ? », le SIREXE accueillera une vingtaine de pays et délégations officielles.