SIREXE 2024 : Enjeux & perspectives- Quel avenir pour le sous-sol africain ?
La première édition du SIREXE s’annonce comme un événement phare pour le secteur extractif africain, selon le gouvernement ivoirien. Il représente une chance unique de réinventer la manière dont les ressources naturelles sont gérées et exploitées, avec un accent mis sur la durabilité et l’inclusivité. Et si les enjeux sont de taille, les perspectives de croissance et de développement pour le sous-sol africain n’ont jamais été aussi prometteuses.
Publié le: 10 juillet 2024
À l’heure où l’Afrique s’ouvre au monde avec ses
richesses naturelles, la première édition du Salon International des Ressources
Extractives et Énergétiques (SIREXE) se prépare à Abidjan du 27 novembre au 2
décembre 2024. Ce rendez-vous, inscrit sous le thème « Développement durable
des industries extractives et énergétiques : quelles politiques et stratégies ?
», promet d’être un tournant décisif pour l’avenir des ressources africaines.
L’Afrique, nouvel eldorado des ressources extractives ?
Les récentes découvertes de gisements miniers,
pétroliers et gaziers en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Sénégal et en Afrique de
l’Est mettent en lumière le potentiel immense et souvent sous-exploité du
continent africain. Ce dernier détient environ 30% des réserves minérales
mondiales et 8% de la production pétrolière globale, une richesse importante
dans un contexte mondial de demande croissante pour des minéraux stratégiques.
Le SIREXE 2024 se veut être le point de convergence de ces intérêts, en
proposant une plateforme où leaders internationaux des industries,
investisseurs, décideurs politiques et experts se rencontreront pour discuter
des moyens de maximiser ces opportunités tout en respectant les impératifs de
durabilité.
Un salon d’envergure international pour repenser la
répartition des richesses
Si le SIREXE2024
ambitionne de dynamiser les investissements, il ne s’agit pas seulement
d’attirer les capitaux étrangers. L’objectif est également de garantir une
meilleure répartition des richesses générées par ces industries. En d’autres
termes, il s’agit de s’assurer que les bénéfices économiques ne se cantonnent
pas aux multinationales, mais profitent aussi aux communautés locales. Les
discussions prévues lors du salon aborderont ainsi les politiques fiscales et
les initiatives de responsabilité sociale des entreprises (RSE), des leviers
essentiels pour un partage plus équitable des ressources. Surtout dans un
contexte où les ressources naturelles représentent 19% de la richesse totale de
l’Afrique, contre 7% en Amérique latine et 3% en Asie en développement.
Des enjeux environnementaux au cœur des débats
Le développement durable est au cœur des préoccupations
actuelles, et le secteur extractif n’échappe pas à cette dynamique. Les
organisateurs du SIREXE2024 et
le gouvernement ivoirien, indiquent mettre un point d’honneur à intégrer cette
dimension dans toutes les discussions. Comment exploiter les ressources
minières sans détruire l’écosystème environnant ? Quelles technologies propres
peuvent être adoptées pour minimiser l’impact environnemental ? Entre 2011 et
2020, les forêts du continent africain ont renforcé leur rôle de poumons
écologiques en séquestrant plus de 11,6 millions de kilotonnes de dioxyde de
carbone, une performance qui montre bien l’importance écologique majeure de
l’Afrique dans la lutte contre le changement climatique mondial. Le salon
sera l’occasion de présenter des projets innovants qui répondent à ces
questions et de promouvoir des pratiques respectueuses de l’environnement.
Former et sensibiliser : une priorité
Le SIREXE 2024,
qui veut s’imposer comme un des rares événements tout-en-un dans les secteurs
extractifs, abritant les secteurs miniers, extractifs et énergétiques, ne se
limite pas aux échanges entre grands décideurs. Des ateliers et des sessions de
formation sont prévus pour sensibiliser le grand public, et notamment les
jeunes, aux opportunités et aux enjeux des industries extractives. Il s’agit de
préparer une nouvelle génération de travailleurs qualifiés, capables de
s’insérer dans ce secteur en pleine expansion, indiquent des sources proches de
l’organisation. L’objectif final est de créer des emplois et de lutter contre
le chômage en Afrique, tout en assurant une main-d’œuvre compétente pour les
futurs projets, des enjeux de premier plan qui reviennent dans les débats sur
le continent.
Un avenir prometteur mais complexe
Avec la transition énergétique en toile de fond,
l’Afrique a une carte majeure à jouer. Ses ressources en minerais critiques
pour les technologies vertes, comme le cobalt et le lithium, sont
indispensables pour la fabrication de batteries et autres équipements
nécessaires à la transition vers des énergies plus propres. Malgré des défis
significatifs, notamment des infrastructures insuffisantes et des coûts de
financement élevés qui limitent les investissements, le continent attire
l’attention globale. Bien que l’Afrique n’ait reçu que 6% des investissements
directs étrangers mondiaux pour les projets miniers greenfield entre 2020 et
2021, les perspectives de croissance demeurent prometteuses. Selon la BAD,
l’Afrique pourrait capturer environ 10 % d’un marché mondial des ressources
minérales estimé à 16 trillions de dollars d’ici 2025. Le SIREXE2024 offrira
une tribune pour discuter des moyens de tirer parti de ces atouts tout en
respectant les principes de développement durable.